SVT - TS
- Thème 3A1 - La réaction inflammatoire : un exemple de réponse innée
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2013 - Logiciel Immunologie - Animation - Le maintien de l'intégrité de
l'organisme : quelques aspects de la réaction immunitaire.
Thème 3-A-1 La réaction inflammatoire : un exemple de réponse innée
Intentions, commentaires et limites
Il peut être bon dans cette partie de rappeler le rôle de l'anté-immunité ou « défenses naturelles », constituée de barrières :
• mécaniques (revêtement cutanéo-muqueux, flux d'air et de liquide, péristaltisme intestinal, mouvements ciliaires…),
• physicochimiques (acidité gastrique, certaines enzymes comme la pepsine ou le lysozyme, peptides antibactériens)
• écologiques (flore microbienne commensale, par compétition et par excrétion de substances antimicrobiennes).
L'immunité
innée est présente dès la naissance et ne nécessite pas d'apprentissage
(d'où le terme d' « innée »). Ses caractères sont hérités génétiquement
et elle intervient de façon très rapide lors d'un signal de danger. On
traitera uniquement la réaction inflammatoire localisée, sans décrire
les effets sur la matrice extracellulaire et son remodelage, ni les
mécanismes de régulation de l'inflammation. La réaction inflammatoire
aiguë systémique (choc septique, syndrome de défaillance
multiviscérale...) et ses mécanismes ne sont pas au programme. L'intérêt
des élèves pourra être suscité par l'application des connaissances de
l'inflammation à la médecine et à la pharmacologie, en étudiant les
modes d'action de médicaments anti-inflammatoires sans rechercher
l'exhaustivité.
Avec
le souci de placer les élèves dans une démarche d’investigation, on
montrera le caractère essentiel de l'immunité innée en s'appuyant par
exemple sur les activités proposées. On pourra utiliser comme fil
directeur les étapes qui suivent une contamination comme l'exemple de
l'intrusion d'une épine.
L'opsonisation
et le rôle du complément ne sont pas au programme. Les organes
lymphoïdes secondaires pourront être abordés lors de la présentation des
antigènes par les cellules dendritiques dans la deuxième partie.
Compléments scientifiques
Ce
paragraphe a pour objectif d’apporter des compléments scientifiques au
professeur sur certaines thématiques, mais les contenus développés ne
sont en aucun cas exigibles de la part des élèves.
A propos des PAMP et des PRR
Suite
à une blessure, un pathogène pénètre dans l’organisme via la peau ou
les muqueuses. Dès son entrée, il est reconnu par les cellules de
l'immunité innée comme les cellules dendritiques, les macrophages, les
granulocytes, les mastocytes. Ces cellules sont capables d’identifier
les pathogènes, grâce à des récepteurs qui reconnaissent des motifs
moléculaires caractéristiques des micro-organismes. En 1989,
l'immunologiste Charles Janeway Jr a proposé les termes de PRR (Pattern
Recognition Receptor) pour les récepteurs cellulaires capables de
reconnaître des motifs moléculaires caractéristiques des pathogènes
appelés les PAMP (Pathogen Associated Molecular Pattern).
Les
PAMP sont des molécules accessibles et souvent très représentées sur
les micro-organismes. Ils sont très conservés au cours de l'évolution
car indispensables à la survie des micro-organismes et ils n'existent
pas sur les cellules humaines saines. Chaque groupe de micro-organismes
possède un certain nombre de PAMP caractéristiques. Par exemple, un ARN
double brin ou des fragments d’ADN non méthylés sont caractéristiques
des virus, les mannanes sont des constituants importants des
champignons, le lipopolysaccharide (LPS) est typique des parois des
bactéries Gram négatif.
Les
PRR sont exprimés par toutes les cellules de l'immunité innée et chaque
type cellulaire en possède un certain jeu. Tous les PRR ne sont pas
membranaires, certains sont cytoplasmiques, d'autres dans des endosomes.
Ces localisations différentes et le nombre important de récepteurs
permettent de contrer une grande partie des stratégies d'évitement
développées par les micro-organismes. Au niveau fonctionnel, on
distingue ceux qui permettent la phagocytose et ceux qui permettent
l'activation des cellules. Les PRR sont très divers et on en décrit
chaque année de nouveaux. On les réunit en grandes familles comme les
récepteurs scavengers, les récepteurs de la famille des lectines, les
récepteurs de la famille de pentraxines, les Toll Like Receptor (TLR)...
A propos du lien entre l'immunité innée et adaptative
L’immunité innée et l’immunité adaptative sont intimement liées.
L’activation
des cellules de l’immunité innée et surtout des cellules dendritiques
par les PRR fournissent au système immunitaire un « signal de danger »
qui va induire le développement de la réponse immunitaire adaptative en
activant les lymphocytes T. Sans ce signal de danger, la réponse
immunitaire ne se met pas en action. Ce système évite, en théorie, toute
réaction contre les propres constituants de l’organisme ou contre des
molécules qui ne présentent pas de danger pour l’organisme. Ce signal de
danger permet de rendre « immunogènes » (c’est-à-dire capable d’induire
une réponse immunitaire) les micro-organismes ou molécules pénétrant
dans notre organisme. Cette notion sera reprise par la suite (partie
3-A-3) car les adjuvants des vaccins ont pour fonction de mimer ce
signal de danger. De plus, l’immunité adaptative utilise les armes de
l’immunité innée pour détruire les pathogènes. Par exemple, les
anticorps favorisent la phagocytose en se fixant sur les pathogènes
(opsonisation) ou activent la voie classique du complément.
A propos des médicaments anti-inflammatoires
L’inflammation
a pour but de reconnaitre, détruire et éliminer les pathogènes. Mais
parfois la réaction inflammatoire dépasse ses objectifs et produit des
effets gênants voir délétères. Lors de l'intrusion de micro-organismes,
les macrophages, les cellules dendritiques et les mastocytes produisent
de nombreux médiateurs cellulaires pour déclencher et stimuler la
réponse inflammatoire, comme l'histamine, les cytokines
proinflammatoires (IL-1, IL-6, TNF-α...) et des éicosanoïdes (molécules
dérivées de l'oxydation d'acides gras à 20 atomes de carbone,
prostaglandines, thromboxane, prostacycline, leucotriènes).
Certains
marqueurs biologiques sont utilisés en médecine pour détecter ou suivre
une réaction inflammatoire chez un patient comme :
•
la vitesse de sédimentation des hématies (VS) : cette vitesse est
dépendante, entre autres, de charges négatives à la surface des globules
rouges. Certaines protéines de l’inflammation, dont le fibrinogène,
inhibent ces charges et favorisent l’agrégation des hématies, augmentant
la VS.
•
la protéine-C-réactive (CRP) : il s'agit d'une protéine de la réaction
inflammatoire d'origine hépatique dont la synthèse est contrôlée par
l’IL-6. Lors d'une inflammation la CRP augmente de façon précoce. Sa
demi-vie est courte, (8 à 12 h) ce qui permet, par comparaison de la
cinétique de la VS et de la CRP, d'apprécier à quel moment de la
réaction inflammatoire le patient se situe.
Lors
de l'inflammation, de l’acide arachidonique est libéré à partir des
phospholipides membranaires des cellules inflammatoires sous l’action
des phospholipases A2. Deux types d’enzymes interviennent sur le
métabolisme de l’acide arachidonique (figure 1) et permettent la
formation d'éicosanoïdes :
Schéma à insérer : cf « ressources immuno » p6 du pdf
Figure 1 : Voies de synthèse des éicosanoïdes
(ou : trouver l’équivalent sur internet)
• les lipo-oxygénases qui induisent la formation des leucotriènes.
•
les cyclo-oxygénases (Cox 1 et 2) qui génèrent la formation des
prostaglandines et des thromboxanes. Une de ces cyclo-oxygénases, la
Cox2, est dite inductible et n’est active que lorsque les phagocytes
sont exposés à un processus inflammatoire.
Des
substances médicamenteuses ont été mises au point afin de limiter ces
effets, ce sont les anti-inflammatoires. Leurs actions permettent de
bloquer le déclenchement de la réaction inflammatoire ou de stimuler les
mécanismes de rétrocontrôles négatifs.
On distingue principalement :
• les corticoïdes qui
inhibent la plupart des phénomènes immunitaires dont la production
d'éicosanoïdes par inhibition de la phospholipase A2, des cytokines
proinflammatoires, des mastocytes et donc de l'histamine. L’action
anti-inflammatoire des glucocorticoïdes a été démontrée pour la première
fois en 1948 par R.S. Hench pour le traitement de la polyarthrite
rhumatoïde ce qui lui valut, avec le biochimiste E.C. Kendall, le prix
Nobel de médecine en 1950. Leurs travaux sur les corticosurrénales a
abouti à l'isolement de la cortisone. La corticothérapie repose
aujourd’hui sur l’utilisation de dérivés de synthèse de l’hormone
naturelle (prednisone, prednisolone, …) permettant d’accroître l’action
anti-inflammatoire et de réduire les actions métaboliques.
Les
glucocorticoïdes traversent librement les membranes cellulaires et se
fixent sur un récepteur cytoplasmique spécifique qui appartient à la
superfamille des récepteurs nucléaires aux stéroïdes. Après fixation, le
complexe glucocorticoïde-récepteur migre vers le noyau et va agir
directement sur l’ADN en se fixant sur des séquences spécifiques, dites
GRE (Glucorticoid Response Element), intervenant ainsi dans la
régulation de la transcription de certains gènes.
• Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
comme l'aspirine et l'ibuprofène mais aussi le naproxène, le
ketoprofène, le diclofénac, l'acide niflumique, le tenoxicam...
L'utilisation de substances anti-inflammatoires non stéroïdiennes est
très ancienne et les grecs utilisaient déjà les feuilles du saule.
L’acide salicylique fut utilisé pour la première fois en 1875 dans le
traitement du rhumatisme articulaire aigu. D'autres molécules furent
ensuite découvertes comme la phénylbutazone en 1946, l’indométacine et
ibuprofène dans les années 1960. Leur mode d'action commun repose sur
l'inhibition des cyclo-oxygénases et empêchent la formation des
prostaglandines. Ces dernières augmentent la sensibilité aux stimuli
douloureux et la température de référence dans l'hypothalamus, ce qui
explique l'action antalgique et antipyrétique des AINS.
On évitera l’exemple du paracétamol, celui-ci n’étant pas prescrit comme anti-inflammatoire mais uniquement comme antalgique.
Exemples d’activités
•
Exploiter une description clinique de réaction inflammatoire aiguë
localisée, actuelle ou historique comme le célèbre : « rubor et tumor
cum calore et dolore » de Cornelius Celsus au Ier siècle, pour définir
le tableau des signes caractéristiques de l'inflammation.
•
Réaliser un tableau comparatif des caractéristiques anatomiques en
dehors et durant une réaction inflammatoire, à partir d'observations de
coupes ou de documents histologiques permettant de révéler l'origine, au
niveau tissulaire, des symptômes cliniques de la réaction inflammatoire
aiguë.
•
Identifier les types cellulaires principaux impliqués dans le processus
inflammatoire (macrophages, mastocytes, granulocytes, cellules
dendritiques) à partir d'observations microscopiques et de documents.
•
Recenser quelques médiateurs chimiques de l'inflammation, responsables
de l'augmentation de la perméabilité vasculaire, de la vasodilatation,
de la fièvre et de la douleur. Devant le grand nombre de médiateurs
solubles impliqués dans les réactions inflammatoires, on pourra par
exemple citer :
◦ l'histamine,
amine stockée dans les granules des mastocytes et vasoactives, dont le
nom est connu des élèves car étant la cible des anti-histaminiques,
médicaments largement utilisés.
◦ les
prostaglandines, médiateurs lipidiques néoformés, libérées par les
mastocytes et coresponsables de la vasodilatation, de la fièvre et de la
douleur, et cibles des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
◦ les
cytokines pro-inflammatoires (IL-1, IL-6 et TNF-α), libérées par les
mastocytes et les macrophages et qui augmentent le recrutement et la
production des cellules et molécules de l'immunité. Leur libération est
inhibée par les corticoïdes.
•
Exploiter des données cliniques pour découvrir les effets pathogènes ou
du moins non souhaitables, de certaines réactions inflammatoires et
comprendre l'intérêt de les stopper par voie médicamenteuse.
•
Analyser des données sur l'action d'anti-inflammatoires non stéroïdiens
(aspirine, ibuprofène) dans la voie de biosynthèse des médiateurs
dérivant de l'acide arachidonique (prostaglandines, leucotriènes,
thromboxanes) pour comprendre leurs effets. On peut travailler également
sur des documents présentant le mode d'action des corticoïdes mais il
est plus difficile à comprendre (ils agissent sur l'expression de
certains gènes).
•
Exploiter un texte relatant l'expérience historique de Metchnikoff
(prix Nobel 1908) sur la découverte de la phagocytose, à laquelle on
peut ajouter des images en MEB afin de caractériser ce mécanisme. De
multiples animations, plus ou moins précises, existent et permettent à
l'élève de mieux se représenter la dynamique du phénomène.
•
Exploiter des données sur le système immunitaire durant le
développement embryonnaire et néonatal (rôle du foie foetal, de
l'allaitement...).
•
Identifier à partir des travaux de Jules Hoffmann et Butler (prix Nobel
2011) par exemple des points communs entre la réponse immunitaire des
insectes et la réponse immunitaire innée humaine.
Article :
•
Analyser un texte sur la théorie du danger de Polly Matzinger
(scientifique américaine iconoclaste dont les travaux ont contribué à
une nouvelle approche du système immunitaire baptisée théorie du danger
qui reconsidère le rôle de la reconnaissance du non soi comme fondement
de la réponse immunitaire.
•
Comparer des séquences génétiques de récepteurs de l'immunité innée
tels que les récepteurs Toll (TLR), pour montrer la conservation de
mécanismes de reconnaissance et d'action au cours de l'évolution.
Bibliographie, sitographie, ressources (thèmes 3A1)
Ressources générales sur l'immunologie (commun aux thèmes 3A1, 2, 3)
Ouvrages généralistes sur l'immunologie
-David Male, Yvan Roitt, Johnatan Brostoff et David B Roth - Immunologie - Ed. Elsevier Masson, collection Campus Référence, 2007 - 600 pages
-Eric Espinosa, Pascal Chillet et Salvatore Valitutti - Immunologie - Ed. Ellipses Marketing, collection parcours LMD, 2010 - 510 pages
-Abul K. Abbas, Andrew H. Lichtman - Les bases de l'immunologie fondamentale et clinique – Elsevier Masson, 2008 - 283 pages
Ouvrages généralistes sur l'immunologie, de plus haut niveau
-Charles Janeway, Paul Travers, Kenneth Murphy et Mark Walport - Immunobiologie - Ed. De Boeck 3ème édition 2009 - 890 pages
-Thomas J. Kindt, Richard A. Goldsby, Barbara A. Osborne et Catherine Fridman Immunologie - Le cours de Janis Kuby - Ed. Dunod 6ème édition 2008 - 684 pages
-Abul K Abbas, Andrew H Lichtman, Shiv Pillai - Cellular and molecular immunology - Elsevier 6ème édition, 2010 566 pages
Revues généralistes
-Dossier Pour la Science : Les défenses de l’organisme, pp. 8-12, octobre-décembre 2000
Sites généralistes
C'est
le site de l'association des collèges d'enseignants d'immunologie
d'universités de langue française. On y trouve des cours d'immunologie
de niveau universitaire, de nombreux liens, un onglet lycée qui contient
des documents utilisables en classe, des exemples de progression
d'enseignants de lycée.
Ressources pour le thème 3-A-1 : la réaction inflammatoire, un exemple de réponse innée
Ouvrages et articles
Extraits de livres :
-Cadet Rémi. - L'invention de la physiologie, Bibliothèque scientifique, Belin - Pour la Science Ed. 2008
Chapitre
sur la défense de l'organisme : présentation de quelques découvertes
scientifiques historiques comme la découverte de la phagocytose page 215
mais aussi les débuts de la vaccination où la mise en évidence des
anticorps.
Articles de revues scientifiques :
-Dossier PLS : L'immunité innée - Pour la Science, juin 2008, n°368
Le
dossier propose une série d'articles sur le sujet : Les lymphocytes γδ ,
Les récepteurs de l'immunité innée, Des cellules nées pour tuer et Les
sentinelles de la peau, Immunité innée : un code ancestral.
-Luke 0'Neill, L'immunité innée : une alerte précoce, Pour la Science, octobre 2005, n° 336
-S. Ugolini et É. Vivier, Les tueuses de l’immunité innée, Pour la Science, juin 2003, n° 308
-D. Ferrandon, C. Hetru, J.-M. Reichhart et J. Hoffmann, L’immunité acquise : de la drosophile à l’homme,
-Dossier Pour la Science Les défenses de l’organisme, octobre-décembre 2000, pp. 8-12
-Viviane Thivent, Cocktail d'insectes sur ordonnance, La Recherche, avril 2005, n°385
L'article
présente l'histoire d'Entomed, entreprise créée par Jules Hoffmann et
qui cherche des peptides antimicrobiens d'insectes d'intérêt
thérapeutiques.
L'article
présente une courte biographie et un résumé de ses recherches sur
l'immunité innée. Deux documents peuvent illustrer le cours : une image
3D d'un récepteur TLR humain et la comparaison entre les voies de
l’immunité innée de la drosophile et de la souris utilisant la voie TLR.
Des
granulocytes neutrophiles explosent pour emprisonner d'un filet d'ADN
et de protéines les microbes pathogènes. Le mécanisme en jeu est résumé
dans l'article.
Principaux sites
Cours de niveau universitaire sur le sujet, relativement concis.
-Cours : Réaction inflammatoire : aspects biologiques et cliniques
www.medecine.ups-tlse.fr/DCEM2/module8/item112/texteI1.htm
Cours
de médecine sur la réaction inflammatoire, les cellules et molécules
impliquées ainsi que sur les principes généraux du fonctionnement des
anti-inflammatoires (corticoïdes et AINS)
Autres Divers :
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